Les conditions de développement de l'élevage

Au niveau naturel, il est à noter que le sud et l'ouest forestier ne sont pas des zones propices à l'élevage bovin à cause des conditions défavorables liées à l'humidité et aux mouches tsé-tsé qui transmettent la trypanosomiase. Par contre, la zone de savane offre un cadre clément à cette activité (plus de 11 millions d'hectares de pâturage naturel sur l'ensemble du territoire).

Au niveau des ressources humaines, aucun peuple ivoirien n'a la tradition exclusive de la pratique pastorale. Les éleveurs peuls originaires surtout du Mali ont la prépondérance dans l'activité pastorale en Côte d'Ivoire.

Au niveau technique, nous avons la mise en place dans les années 70 d'une structure d'encadrement : la SODEPRA qui sera intégrée à l'Anader en 1994. Des efforts de modernisation, de sélection des espèces et la création de structures de sédentarisation à Sipilou, à Marahoué, à Dabakala, à Abokouamékro... ont permis d'organiser la filière bovine depuis les années 1970. La libéralisation de la profession vétérinaire a permis de dynamiser partiellement cette filière

Une autre politique adoptée par l’État dans la filière bovine est l'encouragement de la transhumance des bovidés en provenance des pays sahéliens vers le sud de la Côte d'Ivoire.

Les types d'élevage

La typologie et les résultats de l'élevage bovin

L'élevage de bovins est essentiellement pratiqué dans les zones de savane qui concentrent ¾ du cheptel bovin ivoirien. On enregistre deux systèmes d'élevage :

** Le système d'élevage traditionnel ou extensif qui se pratique davantage dans les régions nord autour de Korhogo, Ferké, Odienné, Boundiali mais aussi dans les régions du centre, Bouaké et Katiola. Ce type d'élevage peut être sédentaire ou semi-transhumant.

** Le système d'élevage moderne qui se pratique dans les ranchs et stations de sédentarisation à Sipilou, Marahoué, Abokouamékro...

Au niveau des races locales, il faut retenir que le cheptel bovin ivoirien est constitué par la race le Zébu (30,7%), la race Baoulé (27%), le N'dama (13,8%), le lagunaire (0,1%) et d'autres races métisses. La production annuelle de bovidés est d'environ 1 611 494 têtes (2015).

La production locale bovine évaluée à environ 11 000 tonnes/an ne couvre pas la consommation nationale estimée à plus de 60 000 tonnes/an. La Côte d'Ivoire reste donc largement tributaire des importations bovines en provenance des pays du sahel (Niger, Mali). Le pays importe aussi de la viande bovine congelée de l'Europe et d'Amérique latine.

La production laitière en majorité d'origine bovine est estimée en 2015 à 31 908 Tonnes Équivalent Lait, soit 9,3% de la consommation nationale. Plus de 90% des besoins en produits laitiers sont importés essentiellement de l'Europe.

Les autres types d'élevage : ovin caprins porcins et volailles

Les efforts d'encadrement de l'ANADER ont permis de porter les productions des petits ruminants (ovins et caprins) à 3 848 399 têtes en 2015. Le système d'élevage de ces cheptels encore extensif limite son potentiel d'exploitation. Toutes ces productions ne comblent pas les besoins nationaux et le pays importe la viande ovine et caprine des pays sahéliens.

Quant à la filière porcine, elle connaît un regain progressif d'activités. La production totale de viandes et abats de porc est passée à 9 591 tonnes en 2015. Pour combler le déficit de consommation, le pays importe la viande porcine surtout d'Europe.

L'aviculture connaît un développement très remarquable en Côte d'Ivoire. En plus de l'élevage traditionnel, un élevage de type moderne se développe autour des agglomérations. La Côte d'Ivoire est pratiquement autosuffisante en production de poulet et d'œufs avec un taux de couverture de plus de 90%. La production de poulets est passée de 42,2 millions de poulets en 2010 à 53,4 millions en 2015.

L'importance de l'élevage dans l'économie ivoirienne

L'élevage reste encore une activité économique en développement, avec une contribution de 2% au PIB. Les productions animales permettent non seulement d'améliorer la sécurité nutritionnelle des populations, mais elles procurent aussi d'importants revenus à plusieurs franges des populations, à travers les échanges commerciaux.

La filière élevage est aussi génératrice d'emplois (plus de 300000 exploitants)

Les problèmes et solutions de la filière élevage

LES PROBLÈMES DE L'ÉLEVAGE

  • L'ivoirien n'a pas la culture de l'activité pastorale
  • Les maladies endémiques des bétails et des volailles (trypanosomes animales, grippe aviaire, peste porcine...)
  • Les conflits éleveurs-agriculteurs inhérents à la coexistence sur l'espace rural
  • la dégradation du couvert végétal et la vulnérabilité des cheptels face aux changements climatiques.
  • Le coût élevé des intrants et des matériels de production
  • l'inefficacité du système d'élevage extensif
  • Faibles taux d'instruction et d'alphabétisation des éleveurs
  • manque de financement adapté aux investissements ou à la modernisation des exploitations
  • Les crises sociopolitiques ont détruit les ranchs et stations d'élevage et causé la perte des ressources génétiques.
  • La politique d'importation massive de la viande n'encourage pas la production nationale
  • Les tracasseries routières à l'importation des bétails

LES SOLUTIONS PRÉCONISÉES

  • Mettre en place une stratégie nationale de prévention et de lutte contre les maladies animales
  • Promouvoir les activités pastorales par la reconstitution des ressources génétiques animales, l'encadrement et le financement des éleveurs.
  • Relancer le secteur de l'élevage par la réhabilitation et la restauration du potentiel de production animale détruit du fait de la crise socio-politique
  • Mettre en place un cadre juridique définissant la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs
  • développer la culture des plantes fourragères
  • Moderniser l'élevage par la sédentarisation des bétails (en créant des ranchs et des parcs animaliers)
  • Valoriser le métier et le statut de l'éleveur par une politique nationale
  • Redéfinir la politique d'importation de viande pour encourager la production nationale
  • Réduire le coût des intrants et des matériels de production (aliments, médicaments)
  • Lutter contre la parafiscalité dans la filière élevage

source : http://clubcedeao.com/

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