Je me nomme DB, j’ai 37 ans et ceci est mon histoire.
Une tontine est une association de financement d'un projet commun, c'est-à-dire, des personnes qui s'accordent pour atteindre un objectif fixé. Dans le cas de la tontine sex-uelle, le projet commun
n'est pas l'argent mais plutôt le se-xe. ce phénomène gagne de plus en plus de terrain et touche désormais la majeure partie de notre jeunesse.
Quand j’étais à l’école primaire j’ai vécue une enfance heureuse avec une famille magnifique qui a toujours été là pour moi. J’ai été éduquée avec des principes dans un cadre joyeux. J'avais de bonnes notes a l'école, mes parents étaient fières et pour moi c’était une manière de leur dire merci pour tout ce qu’ils faisaient pour moi. Mon père étant promu Gendarme commandant de brigade avait été muté dans un grand village de l’Est appelé Agnibilékro. Quand nous sommes arrivés à Agnibilékro je passais en 6ème et j’étais déconnectée de la ville. Je ne connaissais personnes, j’avais aucun(e)s ami(e)s et tout ça me faisait de la peine , je me sentais seule et abandonné même si mes parents me disaient chaque jours que ça irait et que j’allais m’adapter avec le temps.
Quand je suis arrivé en 3ème j'avais une amie qui avait son copain en classe de terminale. Elle vivait l’amour sous toutes ses formes, elle avait un couple super épanoui et joyeux.
Dans le fond j'étais super jalouse d'elle parce que tous les garçons qui me draguaient étaient moches , J’ai donc commencé a m'habiller de manière extravagante et sexy dans le but d’attirer l'attention des garçons sur moi. Mes parents ne pouvaient pas remarquer tout ça car avec le nouveau poste de mon père il était super occupé et tout le temps parti pour ses missions. Ma mère quand à elle travaillait au trésor mais dans la ville cheffe lieu de la région nommée Abengourou, ils rentraient le soir tout fatigués. Ils n’avaient donc pas vraiment le temps de poser des questions.
Un jour à la récréation, il y’a un élève de terminal qui m'a abordé, mignon , grand de taille et pour mon plus grand bonheur
Il a demandé mon numéro de téléphone que j’ai donné sans hésiter car je voulais me sentir femme et avoir un petit ami beau comme mes amies. Nous avons commencés à échanger, plus on échangeait plus on avait des trucs en commun.
Un beau jour il m’a dit qu'il gérait un business je lui ai demander quel genre de business il m’a répondu qu'il gère une tontine sex-uelle. Sur le champ j’ai un peu paniqué mais je suis vite revenu à la raison. Je lui ai posé la question de savoir qu’est ce qu’une tontine sex-uelle? et il commença à m’expliquer : En fait c’était une sorte de vente aux enchères seulement qu’ici en lieu et place des objets ce sont les hommes qui étaient mis aux enchères.
Si cette semaine c'est une fille qui est aux enchères, la semaine prochaine ça sera un garçon. Les intéressés par le produit commencent à donner leurs prix et la
personne qui proposerais le plus d'argent est celui qui va coucher avec la fille et vice-versa. C’était une activité qui était pratiquée dans presque toutes les écoles de ce village, vous connaissez un peu le village , les gens n’ont vraiment pas les moyens et les filles les plus belle faisaient ceci pour subvenir à leurs besoins, se payer la scolarité et les livres de classe. En un mot on pouvait dire que tout ça était dû à la pauvreté mais est ce que la pauvreté est vraiment un problème pour perdre toutes nos valeurs les plus chers?
J’ai une fois assisté à ça pour voir comment les choses étaient réellement et sans vous mentir la femme est chosifiée dans ce genre de pratique, 1500f, 2000f pour profiter du corps d’une pauvre fille parce que tout simplement elle voulait avoir de quoi à s’acheter de la nourriture à la cantine de l’école ou autres. C’était une mafia bien organisée et super discrète. Je lui ai dit que j'acceptais pas cette manière de faire les choses, que tout ça participait à la dépravation des mœurs de notre société.
Il s'est fâché et à commencer à me menacer en me disant qu’est ce que les autorités de notre pays font pour enlever les gens du village dans la pauvreté ? Quel est le développement qu’ils ont prévu pour eux ? Quel est le soutien qu’ils accordent aux populations du village ? Et qui allait nourrir toutes ces jeunes filles et jeunes garçons dans le besoin ? Il m’a dit que si j’en parlais à quelqu’un il allait me faire du mal et que c’est parce qu’il m’aime que je suis encore en vie . Je n'étais qu’une jeune fille de 3ème qui tenait à sa vie , je ne pouvais pas le dire à quelqu’un car mes parents étaient tout le temps absents et je ne bénéficiais pas de sécurité. On ne se parlait plus parce que je n'aimais pas ce qu'il faisait.
Un jour, il est tombé gravement malade et il a été hospitalisé, il ne vivait pas avec ses parents car ils étaient dans un autre petit village. Il m’a supplié de venir à l'hôpital et m’a expliqué que c'est de cette tontine sexuelle qu'il vit, qu'actuellement il ne pouvait pas gérer son business et donc il aimerait que je le fasse pendant une semaine comme ça il pourra payer les frais d'hôpitaux.
J'ai longtemps réfléchi et j’ai fini par accepter de peur qu’il me menace à nouveau. Il m’a expliqué comment j’allais procéder et comment je devais organiser les choses, j’ai fais cela pendant une semaine et il a ensuite repris son business. Tout ça pesait sur moi , j’étais embarrassé, j’arrivais plus à étudier, j’ai même échoué au bepc blanc et lui aussi. J’ai rompu avec lui car cette vie était loin de mon éducation.
Un jour je revenais de l’école, bizarrement il n’y avait personnes sur la route, cinq jeunes m'ont encerclés, j’avais très peur car pour moi j’allais être vio-lé, il y a un qui a commencé à me déshabiller et les autres filmaient. Dieu merci il y’a une tantie du quartier qui passait à moto et elle m’a vu, elle revenait du champ donc elle avait une machette qu’elle a utilisé pour les effrayer et je suis partie chez elle.
Elle m’a demandé si je les connaissais, j’ai dis non donc elle m’a raccompagner à la maison. J'ai pas pu en parler à mes parents tellement j'avais peur et je ne savais pas ce qu’ils allaient penser et comment ils allaient réagir. Des semaines après j’ai commencé à vraiment étudier pour mon examen et je suis partie à l'église un jour pour prier. Ce jour là J'ai beaucoup prié et il y a une voix qui m’a dit que ce qui m’était arrivé est la faute du jeune en question, je stressais et je ne savais plus à quoi m’attendre. Dans la soirée
Il m’a écrit pour me dire effectivement que c'est lui qui est à la base de ce qui m’était arrivé, qu’il ne supportait pas notre rupture, j'ai beaucoup pleurée, je lui ai demander pardon si je l’ai blessé et que c’était pas à cause de son activité que j’ai rompu mais parce que je ne l'aimais plus. Il s'est excusé aussi et on a perdu le contact.
Par la grâce de Dieu, j’ai eu mon Bepc avec mention et mon père a été affecté à Bassam, c’est ainsi que j’ai quitté ce grand village avec les plus mauvais souvenirs de ma vie.
Aujourd’hui je travaille au ministère de l’éducation nationale en tant qu’inspectrice pédagogique et mon combat à moi est de sensibiliser la jeunesse ivoirienne sur cette calomnie qui détruit nos écoles et universités dans le silence car cette pratique existe bel et bien et les jeunes qui s'y adonnent sont ouverts à des risques énormes et des maladies incurables.
En tant qu'être humain, homme, papa, éducateur, professeur, directeur des études, c'est d'abord les hommes qui s'adonnent à ces pratiques que je condamne avant de condamner les filles irresponsables qui se livrent à ce genres de pratique.
A vous nos femmes, nos filles, nos mères et nos épouses……aucune pauvreté ne peut justifier une telle perte de valeur. Je n'ignore pas que le se-xe est le plus vieux métier du monde, mais de grâce, à cette allure, Jésus ne nous reviendra plus bientôt.
Aujourd’hui je passe par la voix de Mr X car j’aimerais bien que vous m’aidiez à faire passer cette histoire partout et dans tous vos différents groupes pour la sensibilisation sur ce fléau qui mine le milieu scolaire et estudiantin. Ça peut aider une sœur ne l’oublions pas.
#Mr_X
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