Pour stimuler sa mémoire, il faut d’abord un cerveau en forme. Impossible de faire fonctionner nos neurones sans leur apporter le carburant nécessaire. Cela impose une bonne hygiène de vie.
L'alimentation qui stimule les neurones
Il est recomandé de manger du poisson au moins deux fois par semaine, de préférence du saumon, des sardines et du maquereau. Ces poissons gras sont riches en oméga 3 à longue chaîne, notamment l’EPA et le DHA.
« Un taux élevé d’EPA dans le plasma sanguin est associé à un moindre risque de maladie d’Alzheimer et de dépression. L’EPA aurait un effet anti-inflammatoire, tandis que le DHA est le principal composant lipidique des neurones », explique le Dr Pascale Barberger-Gateau, épidémiologiste à l’Inserm.
Poisson, sucres lents, fruits et légumes
Le poisson contient, par ailleurs, du sélénium, un antioxydant, et de la vitamine D, qui pourraient aussi contribuer à maintenir nos “cellules grises” en forme. Leur effet sera multiplié si l’on consomme le poisson accompagné de fruits et de légumes naturellement riches en nutriments antioxydants (vitamines C, caroténoïdes, polyphénols).
Le glucose est le principal carburant du cerveau. Il vaut mieux privilégier les sucres lents (céréales, pain complet…) qui libèrent dans le sang une dose progressive.
Contrôler ses facteurs de risque
Le diabète, le cholestérol et l’hypertension artérielle comptent parmi les pires ennemis du cerveau. Ils ont un impact délétère sur les vaisseaux sanguins. Or un cerveau, dans lequel la circulation sanguine se fait mal, ne peut pas donner sa pleine mesure. Raison de plus pour consommer des légumes verts, riches en vitamines du groupe B. Celles-ci font baisser le taux d’homocystéine dans le sang, un acide aminé dont l’élévation est toxique pour les neurones et le système cardiovasculaire.
Comment le psychisme influe sur le fonctionnement du cerveau
Les émotions renforcent notre mémoire. « Elles sont un facteur-clé de la réactivation de nos souvenirs, confirme Pascale Gisquet, neurobiologiste au CNRS. Dans le cerveau, les émotions sont traitées par l’amygdale, une zone où se renforce le stockage des informations.
Lorsqu’un souvenir est rattaché à une “étiquette” émotionnelle, on s’en souvient mieux. » L’effet est le même que l’émotion soit douce ou amère. Beaucoup de gens se souviennent très précisément de ce qu’ils faisaient lorsqu’ils ont appris l’effondrement du World Trade Center, le 11 septembre 2001.
Vivre ses émotions
Mais si les émotions nous aident à mémoriser, il arrive parfois que le mécanisme s’emballe. Ainsi, les victimes de stress post-traumatique (après un viol, un attentat…) sont hantées par des images violentes qui tournent en boucle dans leur tête. De même, il arrive qu’une émotion trop intense bloque totalement les souvenirs, provoquant une amnésie traumatique. « L’actrice Annie Duperey a raconté dans un livre comment le souvenir du décès de ses parents, auquel elle a assisté, lui est revenu par bribes après des années d’amnésie », ajoute Pascale Gisquet.
Soigner sa dépression et son anxiété
Un stress chronique perturbe le fonctionnement du cerveau. L’imagerie cérébrale montre que chez les personnes déprimées ou anxieuses, l’hippocampe (aire cérébrale dédiée à la mémoire) est atrophié. De même en cas de dépression, le cortex préfrontal (zone de la planification et de la prise de décision) tourne au ralenti. Les médicaments aident à sortir de cet état. Tous les antidépresseurs augmentent les taux des molécules chimiques (neuromédiateurs) qui facilitent le dialogue entre les neurones. Peu à peu, les facultés cognitives se rétablissent. Parmi les anxiolytiques, seules les benzodiazépines peuvent perturber la mémoire, mais de manière transitoire.
Entretenir sa forme physique et mentale pour booster son cerveau
Pendant le sommeil, le cerveau consoliderait les connaissances acquises dans la journée. Ainsi, l’hippocampe pourrait transférer les informations nouvelles vers d’autres aires cérébrales, afin qu’elles soient stockées à long terme. En toute logique, le manque de sommeil perturbe cette belle mécanique.
Avoir une activité physique régulière
L’activité physique augmente la production des facteurs de croissance qui nourrissent les neurones. Parallèlement, la densité des vaisseaux sanguins augmente dans le cerveau, ce qui lui assure un bon apport en oxygène. Ainsi, des études ont montré que les personnes actives physiquement toute leur vie perdent moins de tissu cérébral à un âge avancé et leurs performances cognitives sont meilleures. Au final, l’activité physique pourrait retarder l’apparition d’une maladie d’Alzheimer. Mais cela reste à confirmer.
Faire travailler son cerveau
Le cerveau donne sa pleine mesure quand il est confronté à de nouveaux problèmes et qu’il doit s’adapter. Il est essentiel de ne jamais arrêter d’apprendre. Faire les devoirs avec ses enfants est, par exemple, un bon moyen de mobiliser vos méninges, tout en révisant vos connaissances. Mais vous pouvez aussi prendre des cours du soir, apprendre une nouvelle langue, voyager…
source : https://www.santemagazine.fr/