La géomorphologie de la Réserve se situe dans la zone de transition au niveau des glacis méridionaux : les surfaces subhorizontales sont encore dominées par des séries de collines. La majeure partie de la Réserve est légèrement vallonnée et traversée par un réseau de canaux de drainage. L’altitude varie entre 100 et 200 m au-dessus du niveau de la mer. Dans le secteur Sud-Est, se trouve une chaîne de collines qui s’élèvent à certains endroits à plus de 500 m au-dessus du niveau de la mer.

Le climat de la région est chaud, humide et tropical. La pluviométrie annuelle moyenne dans la Réserve se situe entre 1000 et 1600 mm. Quatre saisons se dégagent dont deux de façon nette. La grande saison sèche va de novembre à avril. Elle est accentuée pat l’influence de l’harmattan principalement en janvier. La grande la saison des pluies couvre la période de mai à octobre. La pluviométrie comporte deux périodes de pointe : la première survient en mai-juin et la deuxième en septembre-octobre. Entre les deux périodes de pointe en juillet et en août, la pluviométrie baisse. Mais la petite saison sèche qui est quelquefois assimilée à cette période se justifie à peine. Ainsi la région se situe dans la zone intermédiaire entre les climats subéquatoriaux avec deux saisons des pluies et les climats tropicaux avec une seule saison des pluies.

Aucune carte détaillée de la géologie de la Réserve n’a encore été établie. En général, les roches sous-jascentes de la région de la Réserve sont des roches éruptives anciennes, essentiellement des granites et des migmatites. Les collines situées dans la partie Sud-Est de la Réserve sont composées de roches métamorphiques de la période birrimienne: schistes et roches basiques. Ces roches basiques, souvent appelées roches vertes, sont communément associées aux collines de Côte d’Ivoire.

On distingue quatre types de sols dans la région :
– Les sols ferralitiques qui couvrent la majeure partie des tiers Nord-Ouest et Sud de la région.
– Les sols ferrugineux situés dans le tiers central de la région qui sont associés à la pente du fronton Nord de la chaîne de collines.
– Les sols eutrophiques bruns situés plus près du fleuve principal.
– Les hydromorphes sont présents presque tout au long de la ligne de drainage.
L’hydrographie de la région indique deux cours d’eau, le Kan et le Kpra, affluents du N’zi qui parcourent et drainent la Réserve. Le Kan, le plus important, parcourt la limite Est de la Réserve dont il irrigue ensuite les parties centrale et septentrionale. Une digue dressée au point de confluence des deux importantes rivières a produit un splendide lac vaste de 350 ha.

La Réserve d’Abokouamékro est caractérisée par une mosaïque forêt-savane, très représentative du domaine des savanes guinéennes qui forment le V Baoulé comprenant quatre principaux types physionomiques de végétation:

– Les forêts-galeries qui forment des bandes étroites le long des lignes de drainage et au bord des cours d’eau. Elles renferment des essences caractéristiques de la forêt humide semi-décidue. Ainsi la forêt-galerie du Kan s’enrichit d’espèces ripicoles, avec principalement Cynometra megalphylla, laurifolia, Cola Cardifolia et Chlorophora SPP.

– Les îlots forestiers, largement associés aux pentes des chaînes de collines , présentent de nombreuses affinités structurelles et floristiques avec la forêt-galeries.
La savane, est de loin le type de végétation le plus abondant dans la Réserve où elle est composite. Les savanes d’Abokouamékro font partie de l’association à Bracharia brachylopha ou serrata et de la sous-association à Loudetia arundinacea. Cette sous-association s’étend sur les deux rives du fleuve Kan, affluent du N’zi, entre Toumodi et Tiébissou. On la rencontre dans une région essentiellement rocheuse qui est traversée par une chaîne de collines composées de roches basiques allant de Groh à Pranouan. L’espèce de plante qui caractérise cette association est l’herbe Brachiara Brachylopha. D’autres espèces caractéristiques comprennent les herbes Hyparrhenia chysargyrea ; panicum fulgens, et les arbustes, Cussoni barteri, et terminalia glaucescens. Les espèces différentielles sous-associations sont les hautes herbes Loudetia arundinacea et Schzachyrium sanquineum.

La stratification de la sous-association comprend quatre strates distinctes :

– une strate arborescente qui est dominé par le rônier (Borassus aethiopum)
– une strate arbustive composée d’arbustes savanicoles dont la hauteur ne dépasse pas 7 mètres avec un taux de couverture de 5 à 35%
– une strate herbacée supérieure, générale composée de hautes herbes de 1.5 à 3m, des genres Hyparrhevia et Andropogon.
– une strate herbacée inférieure composée de géophytes, de thérophytes et de chaméphytes.
– Les savanes marécageuses sont présentes dans les bas-fonds qui sont situés le long des forêts-galeries. Elles ne couvrent pas de grandes superficies. Dans ces cas les plantes herbacées sont dominantes et hormis des groupes occasionnels de dattiers sauvages, phoenix reclinata, les arbres sont rares.

La Faune. Qualifiée à sa création de désert animal, la Réserve de Faune d’Abokouamékro est présentement habitée par un peuplement animal local ou introduit.

En effet, au moment de la conversion du Ranch de la SODEPRA en Réserve de Faune, ce territoire contenait très peu d’animaux de la faune originelle de la région.

Toutefois s’y trouvaient encore quelques rares Cobes de Buffon, des Guib harnachés, des Hippopotames amphibies, quelques bandes de singes essentiellement des patas, divers céphalophes (Céphalophes à flancs roux et Céphalophes de Maxwell), des petits mammifères dont des rongeurs, des Daman d’arbres, des Aulacodes, des Pangolins, des tortues et des Mangoustes ainsi qu’une riche avifaune (Pintades, Rolliers à ventre bleu, Rolliers d’Abyssinie, perdrix, éperviers, aigles pêcheurs…)

Compte tenu de sa vocation, environ 500 têtes ont été introduites. C’est pourquoi la faune est principalement constituée de bêtes provenant d’une opération de capture menées en 1989 par une équipe Sud- Africaine spécialisée des Services des Parcs Nationaux du Natal.
Des éléphants de forêt (6) et (2) rhinocéros blancs furent importés d’Afrique du Sud. 44 Buffles, 41 Bubales, 424 des Cobes de Buffon des Cobe Défassa et des Hippotragues furent également introduits dans la réserve à partir d’animaux capturés dans le parc national de la Comoé et celui de la Marahoué plus tard.

Ce cheptel a été enrichi en 1993 par d’autres espèces capturées ainsi que par des naissances.
Toutes herbivores, les espèces vivent en harmonie parfaite avec les autres, car chacune est spécialisée dans une strate différente de la végétation herbacée.

Source: https://rezoivoire.net/

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