L'indice de masse corporelle (IMC) est une mesure basée sur deux variantes : la taille et le poids corporel. La formule standard s’applique aux hommes et aux femmes d’âge adulte. La formule est simple : IMC = poids (kg) / taille (m2).
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Voici les différentes catégories d’IMC endossés par les organismes officiels de santé:
> Poids insuffisant = <18,5
> Poids normal = 18,5-24,9
> Surpoids = 25-29,9
> Obésité = 30 ou plus
Si votre IMC est inférieur à 18,5, vous êtes considéré en sous poids. Les risques pour la santé liés à l'insuffisance pondérale comprennent l'ostéoporose, l'infertilité et une faiblesse au niveau du système immunitaire. L'insuffisance pondérale peut également indiquer un trouble de l'alimentation ou une autre maladie sous-jacente.
Si votre IMC est entre 18,5 et 24,9, c'est l’intervalle de poids considéré comme étant « santé ». Cela peut réduire votre risque de développer des problèmes de santé liés au poids.
Par contre, si votre IMC est de 25 ou plus, vous êtes plus à risque de développer le diabète, des maladies cardiovasculaires ainsi que certains types de cancer.
Le « National Heart, Lung et Blood Institute » présente l’indice de masse corporelle comme un calcul utile permettant de :
- qualifier l’embonpoint ou l'obésité;
- avoir une meilleure estimation de la graisse corporelle;
- estimer le risque de maladies dont le risque augmente avec un surplus de poids : maladie cardiaque, hypertension artérielle, diabète de type 2, calculs biliaires, problèmes respiratoires et certains types de cancers.
Plus votre IMC est élevé, plus le risque de ces maladies chroniques augmente.
Un peu d’histoire sur l’IMC
L'IMC est né au 19ième siècle, lorsqu'un statisticien belge nommé Adolphe Quetelet, pionnier des études sur la croissance humaine, a élaboré l'indice Quetelet de l'obésité en 1832. Il a observé que le poids augmentait comme le carré de sa hauteur. Ainsi, son indice mesurait l'obésité en divisant le poids d'une personne en kilogrammes par le carré de sa taille en mètres, le même calcul que l’on connaît aujourd’hui.
L'obésité vue comme une « maladie » avec des complications bien définies remonte à une centaine d’année. Pendant une grande partie de l'histoire de l'humanité, la graisse corporelle était considérée comme positive, signe de richesse, de bonne santé et de nourriture abondante.
Mais au début du 20ième siècle, le secteur de l'assurance a documenté la relation entre le poids de ses assurés et les maladies cardiovasculaires ainsi que la mortalité. Par la suite, les scientifiques ont emboîté le pas pour réaliser des études épidémiologiques.
Les polices d'assurance-vie ont alors créé des tables de pondérations de poids souhaitable. Par la suite, l’obésité était considérée de 20% à 25% au-dessus de cette fourchette souhaitable, et l'obésité morbide de 70% à 100% au-dessus de la plage souhaitable.
Dans les années 1960, l'indice de Quetelet était même utilisé comme indicateur de poids dans les études cliniques. L'étude de Framingham en 1970 fut l'une des premières à en confirmer la validité. Le chercheur Ancel Keys a également confirmé la validité de l'indice Quetelet, le renommant IMC en 1972. Ensuite, l'IMC est devenu une norme internationale pour la mesure de l'obésité dans les années 1980 et a fait partie du langage grand public à la fin des années 1990 lorsque le gouvernement des États-Unis a commencé à développer des initiatives en santé publique. Aujourd'hui, le « National Institutes of Health » recommande aux médecins d'inclure l'IMC dans leurs évaluations de routine de leurs patients.
Les avantages de calculer l’IMC
Selon le « Center for Disease Control and Prevention (CDC) », le calcul de l'IMC est l'une des meilleures méthodes pour évaluer la surcharge pondérale et l'obésité dans la population. Puisque le calcul exige seulement la taille et le poids, il est peu coûteux et facile à utiliser pour les cliniciens et le grand public. Il permet aussi aux gens de comparer leur propre statut pondéral avec celui de la population générale.
L'Observatoire national de l'obésité rapporte que l'IMC est corrélé avec le taux de gras corporel de la plupart des gens. De plus, l’excès de gras corporel est corrélé autant à la morbidité actuelle qu’à celle future. Le CDC supporte également la corrélation entre le l'IMC et le gras corporel mais que cela peut varier selon le sexe, l’âge et la race.
À moins d’être un culturiste, avoir un IMC de 30 et plus nous indique certainement un haut taux de gras corporel. Certaines personnes ne sont même pas au courant de se situer dans la catégorie obèse. Cela peut donc devenir un incitatif à changer ses habitudes de vie. En utilisant l’IMC, il est donc facile d’identifier ces personnes à risque et pouvoir les aider davantage. Chez une personne en processus de perte de poids, la diminution de l’IMC peut aussi être utilisée comme moteur de motivation.
Pour l’IMC entre 25 et 30, c’est une zone grise, plus difficile à évaluer.
L’IMC et les problèmes de santé
L'Organisation mondiale de la santé rapporte qu’un IMC élevé est associé à 21% des cas de cardiopathie ischémique, à 23% des AVC, à 58% du diabète de type 2 et à 39% de l'hypertension. Un IMC au-dessus de 30 est également lié à un risque accru de cancer, de problèmes articulaires, d'infertilité et de mortalité.
Les données de la « Nurses’ Health Study » et de la « Health Professionals Follow-Up Study » ont révélé que les femmes et les hommes d'âge moyen qui avaient pris entre 10 et 20 livres (5 à 10 kg) après l'âge de 20 ans étaient jusqu'à trois fois plus susceptibles de développer une maladie cardiaque, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et les calculs biliaires que ceux qui ont avaient pris 5 livres (2,5 kg) ou moins. Ceux qui gagnaient plus de 22 livres (10 kg) avaient un risque encore plus grand.
Dans une étude du King's College, à Londres, les individus avec des IMC plus élevés étaient plus à risque de plusieurs maladies chroniques. De plus les jeunes obèses avaient des profils semblables à des personnes âgées non obèses. La « Prospective Studies Collaboration », a démontré que le taux de mortalité était le plus faible lorsque l'IMC se situait entre 22,5 et 25. À un IMC de 30 à 35, l’espérance de vie était réduite de deux à quatre ans et de 40 à 45 d’IMC, elle était réduite de huit à dix ans, ce qui est comparable aux effets du tabagisme.
D’un autre côté, dans une revue systématique des études de cohortes, les personnes avec un faible IMC avaient un risque accru de mortalité totale et de mortalité cardiovasculaire. Les individus avec embonpoint présentaient le risque le plus faible de mortalité totale et de mortalité cardiovasculaire. Les individus obèses n'avaient pas de risque plus élevé de mortalité totale ou de mortalité cardiovasculaire par rapport aux personnes qui avaient un IMC normal. Finalement, ceux avec un IMC de 35 ou plus n'avaient pas un risque plus élevé de mortalité totale, bien qu'ils aient le risque le plus élevé de mortalité cardiovasculaire. Les chercheurs ont donc conclu que ces résultats contradictoires pouvaient être expliqués par le manque de pouvoir discriminatoire de l'IMC pour différencier le gras corporel et la masse maigre.
Dans le même ordre d’idée, une étude transversale ayant évalué l'IMC et la densité osseuse par ostéodensitométrie (DEXA) a révélé que 39% des sujets étaient classés non-obèses par l'IMC mais qu'ils étaient obèses selon l’ostéodensitométrie. Dans une nouvelle revue systématique et une méta-analyse de la mortalité toutes causes confondues en lien avec l'IMC, l'embonpoint était associé à une mortalité toutes causes confondues significativement inférieure et l'obésité de grade 1 (IMC de 30 à 35) n'était pas liée à une mortalité plus élevée. Toutefois, l'obésité des classes 2 et 3 (IMC de 35 ou plus) était associée à une mortalité plus élevée, toutes causes confondues.
Les études sont donc contradictoires à savoir si l’IMC est un outil suffisamment sensible pour détecter réellement les excès de gras corporel mais aussi pour prédire le risque de troubles de santé.
Les limites à l ‘IMC
Beaucoup de gens avancent que l’IMC est seulement un ratio entre le poids et la taille et n’est pas du tout un bon indicateur du gras corporel. L'IMC ne fait pas la différence entre le gras, le muscle ou la masse osseuse. Il ne fournit pas non plus d'indication sur la répartition du gras corporel.
Néanmoins, il est important de mentionner que l'obésité se résume essentiellement à des niveaux excessifs de gras corporel, et pas au poids corporel. L'Organisation mondiale de la santé, définie l’obésité comme un excès de gras corporel important qui mène à des risques pour la santé.
Pour un même IMC, le degré de gras corporel peut varier. Au même IMC, les femmes ont tendance à avoir plus de graisse corporelle que les hommes. Cet outil ne fait donc pas la distinction entre les deux sexes.
Aussi, cela peut amener un sentiment de fausse sécurité. Effectivement, les personnes avec un IMC normal peuvent tout de même être à risque de développer du diabète ou des maladies cardiovasculaires selon la distribution du gras corporel (abdominal ou non). Également, des individus avec un IMC normal mais qui sont fumeurs, sédentaire et/ou avec de très mauvaises habitudes alimentaires peuvent être autant à risque de problèmes de santé sinon plus qu’un autre individu dont l’IMC est supérieur mais qui a de saines habitudes de vie. Bref, en utilisant seulement l'IMC, on ne réussit pas à identifier tous les gens à risque.
Finalement, chez les gens en processus de changements d’habitudes de vie, avec modification de l’alimentation et exercices physiques musculaires, il n’est pas rare que le poids bouge peu sur la balance et donc que l’IMC ne change pas non plus. Par contre, de nombreux changements peuvent s’être produits : augmentation de la masse musculaire, diminution du gras corporel, meilleure répartition du gras corporel par exemples. L’IMC ne peut donc pas refléter toutes ces modifications corporelles bénéfiques à la santé.
Exceptions
L'IMC classe de façon incorrecte les athlètes ayant un taux de gras tout à fait normal ou même inférieur comme étant en surpoids. Des normes distinctes devraient être établies pour les populations sportives. Les athlètes avec une masse musculaire très développée et ayant un IMC de plus de 25 devraient donc être moins alarmés par cette catégorisation, comme c’est le gras corporel qui est néfaste pur la santé.
Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, il a été démontré qu’un IMC entre 23 et 27 était davantage optimal pour les taux de survie que la plage standard d’IMC de 18,5 à 25. Le taux de mortalité n’augmenterait pas avant un IMC de 33 chez ces individus.
Chez la femme enceinte ou qui allaite, l’utilisation de l’IMC n’est pas recommandée. Le gain de poids souhaitable durant la grossesse est toutefois basé sur l’IMC de la femme enceinte avant la grossesse. Plus le poids avant grossesse est faible, plus la femme enceinte devra prendre du poids. À l’inverse, pour une femme avec un surplus de poids avant la grossesse, il n’est pas souhaitable de prendre trop de poids car les réserves sont déjà optimales.
Le tableau suivant présente les recommandations relatives au gain pondéral total durant une grossesse en fonction de l'IMC de la mère avant la grossesse.
IMC avant la grossesse |
Gain pondéral recommandé (kg) | Gain pondéral recommandé (lb) |
IMC < 18,5 | 12,5 - 18 | 28 - 40 |
IMC de 18,5 à 24,9 | 11,5 - 16 | 25 - 35 |
IMC de 25,0 à 29,9 | 7 - 11,5 | 15 - 25 |
IMC ≥ 30,0c | 5 - 9 | 11 - 20 |
Source : Institute of medicine, 2009