Les conditions du développement de l'agriculture

Les ressources humaines

La population ivoirienne offre un fort potentiel en main d'œuvre pour le développement de l'agriculture. Plus de 50% de la population active exerce dans le secteur agricole. La main d'œuvre est d'une importance capitale dans ce secteur. (Voir cours précédent)

Les stratégies politiques

L’État ivoirien a engagé dès l'indépendance une vaste politique de valorisation du secteur en incitant particulièrement la masse paysanne aux activités agricoles.

Pour améliorer la qualité et la productivité, l’État a créé des instituts de recherche et d'encadrement entre autres le CNRA, l'ANADER, l'IRHO... ainsi que de nombreuses écoles et centres de formation agricoles comme l'ENSA, le Lycée Agricole de Bingerville.

La politique de l’État en faveur du secteur agricole s'est aussi traduite par la promotion, la diversification et la régionalisation des productions agricoles.

On enregistre aussi la politique de libéralisation des différentes filières du secteur agricole et l'incitation des agriculteurs au regroupement coopératif. L’État, dans le cadre de promotion du secteur agricole a adopté plusieurs mesures entre autres ;

  • Le relèvement du prix bord champ des produits agricoles
  • Le désenclavement des régions agricoles
  • La lutte contre le travail des enfants dans la filière cacao
  • La promotion de nouvelles variétés de cultures à haut rendement à l'image du cacao Mercedes

La volonté politique agricole de l’État s'est traduite au niveau diplomatique par la délocalisation du siège de l'Organisation Internationale du Cacao (OIC) de Londres à Abidjan en septembre 2015.

Enfin, l’État depuis juillet 2010 a conçu et mis en œuvre le Programme National d'Investissement Agricole (PNIA) avec un budget évalué à plus de 2000 milliards de francs CFA. Il a pour ambition non seulement de rattraper le retard accumulé au niveau des investissements publics, mais aussi de jouer le rôle de catalyseur de l'investissement privé en vue de réaliser au moins 9% de croissance agricole à l'horizon 2020.

 

Les types d'agriculture

Il existe deux types d'agriculture en Côte d'Ivoire : l'agriculture vivrière et l'agriculture d'exportation.

L'agriculture vivrière

Elle désigne les cultures qui sont pratiquées par les paysans en vue de leur propre subsistance et des besoins du marché national. Nous avons :

  • les céréales (riz, maïs, mil, fonio, sorgho)
  • les tubercules (igname, manioc, taro)
  • les légumineuses (le soja, l'arachide, le haricot)
  • les légumes (aubergine, tomate, piment, gombo)
  • les fruits (mangue, papaye, banane plantain et dessert, ananas, agrumes etc.)

Les productions ne sont pas importantes car l'agriculture vivrière encore traditionnelle se pratique sur de petites surfaces avec des moyens archaïques (dabas, machettes, attelage d'animaux, culture sur brûlis). Malgré sa richesse et sa diversité, l'agriculture vivrière n'assure pas encore l'autonomie alimentaire de la Côte d'Ivoire.

Les principales cultures vivrières

Productions

En tonnes (2015)

   

Riz (paddy)

2 152 935

Maïs

1 025 743

Igname

6 649 927

Manioc

5 087 164

Banane plantain

1 739 107

Patate douce

50 866

Taro

78 360

Mil

55 207

Sorgho

55 071

Arachide

178 769

Source : La Côte d'Ivoire en chiffres (édition 2016)

L'agriculture d'exportation

Ce sont des cultures essentiellement destinées à l'exportation. La relative prospérité économique de la Côte d'Ivoire repose sur des cultures industrielles qui depuis l'indépendance ont permis au pays d'avoir une balance commerciale excédentaire et de financer son développement.

Avec une prédominance du binôme café-cacao à l'indépendance, l’État ivoirien va rapidement engager une politique de diversification et de régionalisation des cultures industrielles. Elle va s'étendre à la production de coton, de canne à sucre, de tabac, de noix de cajou, de mangues dans les régions centre et nord.

Au sud et dans les régions forestières, on assiste à l'exploitation des produits comme le cacao, le café, l'ananas, la banane dessert , le coprah (noix de coco), le caoutchouc sec, l'huile de palme.

La synergie des facteurs naturels et humains ainsi que les politiques de l’État ont permis à la Côte d'Ivoire d'accroître ses productions agricoles et de se hisser à des rangs stratégiques sur le marché mondial :

1er producteur mondial de cacao avec + 1 700 000 T / an (campagne 2016-2017)

1er producteur mondial de noix de cola avec 260 000 T / an (2015)

1er exportateur mondial de noix de cajou avec + 500 000 T / an

1er producteur africain de caoutchouc sec avec 280 000 T / an

1er producteur africain de banane dessert avec + 230 000 T / an (2015)

3ème producteur africain de coton (450 000 T / an)

4ème producteur mondial de café avec 126 658 T / an (2015)

6ème producteur mondial d'huile de palme 673 918 T / an (2015)

 

L'importance de l'agriculture dans l'économie ivoirienne

L'agriculture représentant 20,2% du PIB est restée depuis l'indépendance le moteur du développement économique de la Côte d'Ivoire. Si l'agriculture vivrière contribue très largement à la satisfaction des besoins alimentaires, les cultures industrielles assurent d'importants revenus au pays représentant plus de 60% des recettes d'exportation. Le binôme café-cacao représente à lui seul 40% de ces recettes d'exportation et 15% du PIB.

L'agriculture occupe plus de 50% de la population active donc elle est créatrice d'emplois. Elle favorise l'émergence d'une bourgeoisie rurale et reste un facteur de brassage ethnique et culturel, source de cohésion sociale.

Soulignons enfin que 70% des industries ivoiriennes utilisent les produits agricoles comme matières premières.

 

Les problèmes et solutions de l'agriculture ivoirienne

LES PROBLÈMES DE L'AGRICULTURE IVOIRIENNE

Les conflits fonciers et les troubles sociopolitiques entravent ce secteur

  • Les aléas et les changements climatiques surtout la sécheresse font chuter les productions.
  • Enclavement de plusieurs régions agricoles rendant difficile l'écoulement des produits
  • L'agriculture ivoirienne est encore extensive avec des techniques et matériels agricoles rudimentaires, archaïques.
  • Difficultés de conservation des produits agricoles surtout les vivriers
  • Faible transformation ou usinage des produits agricoles ivoiriens
  • La chute des prix des matières premières agricoles sur le marché mondial
  • Vieillissement des exploitations agricoles
  • L'impact des maladies des vergers surtout le Swollen shoot
  • Les structures d'encadrement des filières agricoles ont une faible capacité d'action
  • Les détournements de fonds et la mauvaise gestion des structures agricoles surtout dans les filières café-cacao et coton-anacarde

LES SOLUTIONS ENVISAGÉES

  • Régler les conflits fonciers et stabiliser le pays
  • Désenclaver les régions agricoles
  • Moderniser l'agriculture (la rendre intensive)
  • Diversifier les productions agricoles et améliorer les techniques de conservation
  • Engager la politique de transformation locale des produits agricoles pour les rendre plus compétitifs sur le marché international
  • Renforcer les recherches, vulgariser les résultats et aider les communautés agricoles à les mettre en pratique
  • Aider les populations agricoles à s'organiser en formations coopératives
  • Aider les agriculteurs au renouvellement de leurs exploitations
  • Contrôler rigoureusement les structures de gestion des filières agricoles

source : http://clubcedeao.com

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