Les conditions de développement de la pêche

Au niveau naturel, avec une façade maritime de 520 km sur l'océan Atlantique, un réseau lagunaire et fluvial très important, de nombreux lacs et rivières, la Côte d'Ivoire dispose de ressources en eau propices à la pêche (voir leçon 1).

Au niveau des ressources humaines, les populations autochtones des régions côtières et lagunaires pratiquent la pêche mais la proportion de pêcheurs étrangers reste relativement importante Bozos maliens, pêcheurs ghanéens et togolais...).

Au niveau institutionnel, pour propulser ce secteur, la politique de l’État s'est traduite par la création de fermes de recherche et d'application halieutique à Jacqueville, Bingerville, Dabou, par le développement de la pisciculture en milieu rural. Des projets d'Aquaculture lagunaire en collaboration avec des institutions internationales comme le PNUD et la FAO ont été initiés. Parallèlement, le gouvernement ivoirien octroie des licences de pêches aux armateurs étrangers notamment ceux de l'UE, du Japon pour redynamiser la filière pêche.

Enfin au niveau technique, la Côte d'Ivoire dispose d'un port de pêche, de 3 grandes conserveries (Pêche et Froid Côte d'Ivoire, la SCODI et Castelli).

On dénombre une cinquantaine de sociétés commerciales pour le poisson congelé d'importation. Le pays dispose aussi d'un chantier de réparation navale, la CARENA.

Les types de pêche

La pêche ivoirienne comprend les trois composantes classiques: la pêche industrielle, la pêche artisanale et l'aquaculture.

La pêche industrielle

Elle se pratique en haute mer avec une flottille composée sardiniers, thoniers et crevettiers. Les activités de débarquements et de traitement de produits halieutiques sont concentrées au Port Autonome d'Abidjan (PAA) qui est le premier port thonier et le premier producteur de conserves de thon d'Afrique. La pêche industrielle représente aujourd'hui environ 33% de la production nationale des ressources halieutiques.

La pêche artisanale

Elle se pratique en mer, sur les lagunes et dans les eaux continentales avec des matériels rudimentaires (pirogues, filets, nasses, lignes...). Elle est dominée à plus de 90% par les pêcheurs étrangers en provenance de la sous-région ouest africaine. La pêche artisanale représente + de 62% de la production nationale halieutique.

L'aquaculture

Elle se pratique en eau douce, dans les lagunes et dans les bas-fonds. Diverses initiatives ont été prises au niveau de la recherche scientifique pour promouvoir l'aquaculture. Ainsi, les espèces «piscicoles» comme le tilapia et le mâchoiron connaissent un développement remarquable. L'aquaculture constitue + de 5% de la production halieutique nationale. [Trop souvent, l'aspect ludique de l'activité prend le pas sur ses potentialités à constituer une activité de développement économique stratégique.]

Productions de la pêche ivoirienne (en tonnes)

Productions

2010

2011

2012

2013

2014

Pêche artisanale

37 430

47 316

43 513

47 804

48 620

Pêche industr.

10 607

5 154

8 988

13 530

26 180

Aquaculture

1 700

3 394

4 500

4 500

4 500

Total

49 737

55 864

57 001

65 834

79 300

Source : La Côte d'Ivoire en chiffres (édition 2016)

L'importance de la pêche dans l'économie nationale

La Côte d'Ivoire produit annuellement plus de 80 000 tonnes de poissons. Cette production ne couvre pas les besoins de la consommation nationale qui sont estimés à plus de 300 000 tonnes/ an. Le déficit est donc comblé par les importations. La Côte d'Ivoire demeure donc tributaire de l'extérieur pour la satisfaction de sa demande en produits halieutiques en provenance de l'Europe et de la sous-région.

La contribution de la filière pêche au PIB reste faible : (0,2%). Elle représente à peine 1 % du secteur primaire.

Toutefois, le secteur halieutique tient une place de choix dans les domaines économique, social et surtout nutritionnel.

En effet, les exportations de conserves de thon constituent un bon indicateur de la dynamique de l'industrie halieutique ivoirienne et génèrent d'importantes recettes financières pour le pays.

Au niveau social, la pêche est un secteur qui génère de nombreux emplois (70000 emplois directs et plus de 500 000 emplois indirects avec, les commerçants d'outils de pêche, les commerçants de poisson frais et transformé, les manutentionnaires, les fabricants de pirogues...)

Enfin, au plan de la sécurité alimentaire, le poisson est la première source de protéines animales du consommateur ivoirien avec une consommation par habitant se situant entre 12 et 15 Kg/an, d'où l'importance de ce secteur.

Les problèmes et solutions de la filière Pêche

LES PROBLÈMES DE LA PÊCHE

Au niveau institutionnel et technique, nous avons :

  • Faibles investissements publics et privés dans le secteur pêche
  • Forte proportion de la pêche artisanale
  • Abandon des structures et stations de recherche et d'encadrement halieutique
  • Faible proportion d'espèces aquatiques à haute valeur commerciale.
  • Coût élevé de certains intrants et des matériels de travail
  • La mauvaise organisation du secteur, rendant la commercialisation du poisson difficile.

Au niveau social et de la gestion des ressources en eau, nous avons :

  • L'existence de conflits récurrents entre pêcheurs autochtones et allogènes
  • Les troubles sociopolitiques qui freinent le développement de la filière pêche
  • Le pillage des eaux ivoiriennes impunément par des armateurs étrangers.
  • La couverture des plans d'eau par les végétaux aquatiques envahissants
  • La pollution des plans d'eau détruit les espèces aquatiques et ruine les pêcheurs

LES SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DE LA PÊCHE

  • Renforcer la police maritime pour lutter contre le pillage des eaux ivoiriennes
  • Relancer les recherches et rénover les écoles instituts et stations halieutiques
  • promouvoir l'aquaculture par la formation, l'encadrement et le financement des aquaculteurs.
  • Moderniser les outils de production
  • Stabiliser le pays et régler les conflits entre pêcheurs autochtones et allogènes
  • Moderniser les moyens de production artisanaux et assurer la formation professionnelle et le financement des jeunes ivoiriens dans la filière pêche
  • Lutter contre les végétaux aquatiques envahissants et les pollutions des plans d'eau pour améliorer les productivités

source : http://clubcedeao.com/

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