Le patrimoine forestier ivoirien

La situation géographique de la Côte d'Ivoire lui confère un couvert forestier relativement abondant. Le patrimoine forestier ivoirien est reparti en deux grands ensembles :

  • Les forêts du domaine permanent de l’État constitué principalement des aires protégées (9 parcs nationaux, 3 réserves, + de 230 forêts classées) et 7 forêts proposées au classement.
  • Les forêts du domaine rural appartenant aux communautés villageoises, à des organisations et des particuliers.

La forêt ivoirienne est riche en essences : Samba – Iroko – Bahia – Acajou – Azobé – Assamela – Makoré – Niangon – Sipo et plus d'une dizaine d'autres espèces. La Sodefor, créée en 1996 a pour mission de gérer le patrimoine forestier ivoirien (protection, exploitation, reforestation...)

L'importance des ressources forestières dans l'économie

Le bois a longtemps été un pilier fondamental de l'économie nationale. L'exportation de bois de grume a depuis l'indépendance constituée une importante source de recettes pour l’État (La Côte d'Ivoire exploite plus de 1 million de m3/an dont plus de 350 000 tonnes exportées sous forme de bois de grumes et de bois transformé générant des recettes annuelles de plus 10 milliards de francs cfa).

Le bois constitue une matière première stratégique pour de nombreuses industries ivoiriennes (plus de 60 entreprises) et de milliers d'artisans travaillant le bois (ébénistes, menuisiers, sculpteurs...). Ces activités contribuent au dynamisme économique de la Côte d'Ivoire en termes d'emplois et de recettes fiscales.

Une des principales utilisations de la forêt par les populations rurales et urbaines est l'extraction de combustibles ligneux pour satisfaire leurs besoins en énergie (charbon de bois).

La forêt ivoirienne fournit des produits non ligneux (fruits, escargots, feuilles et plantes médicinales, protéines animales, le miel...). Tous ces produits sont d'une importance capitale dans le développement économique de la Côte d'Ivoire.

Les difficultés du patrimoine forestier ivoirien et les solutions

LES DIFFICULTÉS DU PATRIMOINE FORESTIER IVOIRIEN

Le rythme de disparition est accéléré car la forêt ivoirienne est menacée par plusieurs facteurs :

  • La prédominance de l'agriculture (à caractère extensive)
  • La consommation exponentielle de bois de chauffage.
  • Les feux de brousse récurrents et incontrôlés.
  • L'exploitation illicite et clandestine du bois.
  • L'urbanisation galopante
  • L'occupation anarchique des aires protégées surtout à l'ouest.

Le couvert forestier connaît aussi d'autres problèmes :

  • La baisse des pluviométries.
  • La dégradation des sols, l'avancée de la savane et la perte de la biodiversité.
  • Le rythme de reboisement est faible par rapport à la déforestation.
  • Raréfaction de certaines essences prisées (Iroko – Acajou – Samba...)
  • Le régime foncier ivoirien est source de nombreux conflits.
  • La formation et la recherche forestière connaissent aujourd'hui de nombreuses difficultés (plusieurs écoles forestières fermées et les financements pour la recherche forestière très insignifiants).

LES SOLUTIONS PROPOSÉES

Pour limiter la dégradation du couvert forestier, l’État a adopté plusieurs mesures entre autres :

  • L'interdiction de la coupe de bois au-delà du 8e parallèle.
  • L'interdiction à partir du 1er janvier 2016 de l'exploitation de bois de petit diamètre sur le territoire ivoirien
  • La promotion d'autres sources d'énergie surtout le gaz butane.
  • La lutte contre l'occupation anarchique des aires protégées.
  • La réorganisation de la délivrance des permis d'exploitation forestière pour lutter contre l'exploitation illicite du bois.

A toutes ces mesures adoptées, il faut aussi préconiser les suivantes :

  • La réhabilitation des écoles forestières et instituts de recherche forestière.
  • Accorder plus de moyens à la Sodefor et aux structures intervenant dans le domaine forestier pour la surveillance des aires protégées.
  • L'intensification du reboisement industriel et populaire.
  • Actualiser le régime foncier pour éviter les conflits fonciers.
  • Rendre l'agriculture intensive et lutter efficacement contre les feux de brousse.

source : http://clubcedeao.com

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