La mante religieuse est un insecte connu à la fois pour sa silhouette élégante et ses mœurs particulières, notamment en matière de reproduction ! Elle apprécie la chaleur et se nourrit d’insectes présents dans le jardin, sans présenter aucun danger pour l’homme ni pour les extérieurs. En revanche, sa réputation de croqueuse de mâle est véridique, la femelle dévorant son partenaire pendant l’acte. Toutefois, cette cruauté n’est pas sans raison, car elle sert à nourrir les œufs en formation. Découvrez qui est la mante religieuse dans ce dossier complet.
Qui est la mante religieuse ?
La mante religieuse, ou Mantis religiosa, est issue du genre Mantis, dont elle est la seule représentante en France. Si elle essentiellement basée autour du bassin méditerranéen, il n’est toutefois pas rare de l’observer dans d’autres régions de France, excepté dans le Nord, trop froid pour elle, et les zones en altitude.
La femelle mesure 7 à 8 cm de long et le mâle est généralement plus court (4 à 6 cm) et bien plus mince. Elle arbore une couleur verte ou plus brune qui lui permet de se camoufler facilement dans la végétation et de se protéger des prédateurs.
Son abdomen est plutôt fin et long et il se compose de 7 segments différents chez la femelle, contre 9 segments chez le mâle. Le thorax est également long et est surmonté d’une petite tête triangulaire à grandes antennes et avec deux grands yeux globuleux, composés de facettes et excentrés, ce qui lui offre un excellent champ de vision large et dégagé. Entre ceux-ci, elle dispose de trois yeux très petits et simples qui ne servent qu’à distinguer les variations de lumière. Elle peut pivoter sa tête à 180° afin de mieux détecter et suivre ses proies.
Elle dispose de 4 ailes aussi longues que le corps, mais bien repliées au-dessus de l’abdomen. Elles permettent aux mâles de voler quelque peu, mais les femelles ont plus de difficultés. Lorsqu’elles sont pleines d’œufs, il leur est par exemple impossible de fuir autrement qu’en se servant de leurs pattes.
La mante religieuse possède 6 pattes, dont deux paires sont fines et longues et dotées de petits crochets pour se déplacer sur les végétaux. En revanche, les pattes antérieures, dites « ravisseuses », sont bien plus imposantes et sont composées de quatre segments pour trancher leurs proies avec facilité et aisance.
La mante religieuse doit son nom à sa posture en prière, qu’elle adopte lorsqu’elle se repose, les pattes repliées telle une pénitente.
Mode de vie et de chasse de la mante religieuse
La mante religieuse s’installe dans les zones buissonnantes et les herbes hautes, ainsi que dans les jardins sains, qui ne contiennent pas de produits chimiques. Elle recherche évidemment les zones où ses proies sont les plus présentes, comme les criquets, les sauterelles, les mouches, les punaises, les abeilles et les papillons. Elle a avant tout besoin de chaleur et cherchera systématiquement les endroits les plus exposés.
La mante religieuse se tient le plus souvent immobile, ce qui la rend quasiment invisible. Elle peut ainsi mieux surveiller ses proies et les approcher sans être vue, lentement. Dès qu’elle se tient à la bonne distance, elle se projette en avant et attaque à l’aide de ses deux pattes antérieures puissantes. Elle commence par dévorer la nuque de sa victime pour briser la liaison nerveuse et la tenir immobile. Elle peut ensuite la déguster tranquillement, sans risque d’être blessée ou qu’elle ne lui échappe, en s’aidant de ses pattes affutées comme des couteaux et des scies. Dès qu’elle a fini son repas, elle se nettoie afin d’être prête à se jeter sur sa prochaine victime.
Pour éloigner ses prédateurs, elle se redresse et écarte ses grosses pattes antérieures, dévoilant les taches en forme d’yeux qui ornent ses hanches et elle écarte ses ailes. Cette posture lui permet de se montrer plus volumineuse et menaçante qu’elle ne l’est en réalité.
Un mode de reproduction très particulier
Les mantes religieuses sont en nombre variable d’une année à l’autre, car le froid de l’hiver les impacte directement, dès la ponte. L’insecte pond ses œufs à la fin de l’été, mais si l’hiver est rude, leur bonne évolution sera compromise. La femelle les dispose sur la végétation ou une pierre, dans une structure nommée oothèque que l’insecte sécrète lui-même.
Lorsqu’elles éclosent, les larves de mantes religieuses s’échappent de l’oothèque et muent. Elles sont minuscules, mais déjà équipées de leur attirail de prédatrices. Chaque larve qui parvient à survivre mue plusieurs fois en grossissant de taille ; on compte en moyenne six étapes de métamorphose. Une fois leur taille adulte atteinte, leurs ailes se développent. Peu survivent, car elles sont très fragiles à l’état larvaire et demeurent des proies faciles pour les araignées, les lézards, les oiseaux et même les fourmis !
La mante religieuse est également connue pour ses amours tumultueuses. En effet, la femelle dévore son compagnon pendant l’accouplement. Elle commence par la tête et celui-ci peut donc continuer à accomplir son devoir avant d’être dévoré, puisque le centre nerveux du mâle est situé au bas de l’abdomen. Si cette pratique semble barbare, elle permet à la femelle de faire le plein de protéines afin de favoriser la croissance de ses œufs.
La mante religieuse présente-t-elle un danger ?
La mante religieuse a beau avoir des mœurs conjugales très particulières, elle n’est en rien dangereuse pour l’homme et les animaux de compagnie et elle n’est nullement un nuisible au sein d’un jardin.
Elle se nourrit exclusivement de papillons, de sauterelles, de mouches et de criquets, qui ne sont pas des nuisibles non plus. Elle ne présente donc ni danger ni utilité spécifique. Elle vit sa vie avec tranquillité et se laisse observer par nos regards à la fois émerveillés par son élégance et épouvantés par sa cruauté.
La mante religieuse mantis religiosa souffre d'une mauvaise réputation. Elle est pourtant bien utile (et pas si méchante que ça !). Voici de quoi en savoir un peu plus au sujet de cet insecte.
Tout comme l'araignée, la mante religieuse a tendance à faire peur. Et pourtant, comme l'araignée, cet insecte qui peuple nos jardins est un précieux allié pour lutter contre les insectes. La mante peut parfois être difficile à repérer, car elle est capable de changer de couleur pour s'adapter à la végétation. Elle peut vivre de 6 à 9 mois, et ne vole pas bien.
La mante religieuse, l'amie de nos jardins
Originaire du bassin méditerranéen, la mante religieuse est un insecte diurne qui mesure entre 6 et 8 cm. Elle est connue pour ses longues pattes antérieures, surnommées les "pattes ravisseuses", qu'elle déploie pour capturer ses proies. Car oui, la mante religieuse est une chasseuse hors-paire, en faisant une précieuse alliée pour protéger nos jardins des autres insectes. Parfaitement fondue dans la végétation grâce à sa couleur verte (parfois brune ou beige), elle se régalera de mouches, sauterelles, criquets et autres punaises.
La mante religieuse n'est pas dangereuse pour l'homme
Tigre de l'herbe, cheval du diable, ou Prie Dieu... les surnoms de la mante religieuse ne sont pas très rassurants. Et pourtant, ce grand insecte ne s'attaque pas à l'homme, sauf s'il se sent menacé et qu'il ne peut pas fuir. Et même dans ce cas, sachez que sa morsure n'est pas venimeuse.
La femelle mange-t-elle vraiment le mâle ?
Et oui, cela peut arriver que madame dévore monsieur pendant la saison des amours, en fin d'été (août à octobre). Mais uniquement si elle a faim. Le mâle est plus petit que la femelle d'environ 2 à 3 cm, ce qui facilite sa tâche. La femelle dévore en premier la tête du mâle, pendant qu'elle continue de s'accoupler avec lui.
La mante religieuse, le seul insecte à voir la vie en 3D
La mante religieuse serait le seul insecte à posséder une vision stéréoscopique (le fait de voir en relief). Une caractéristique qu'elle partage avec l'homme, les singes, les chats, les chevaux, les chouettes et les crapauds. Mais la vision 3D de la mante religieuse diffère de celle de l'homme. L'insecte ne traite pas les images fixes, se contentant de regarder l'endroit où l'image bouge. C'est pour cela que la mante religieuse ne s'attaque qu'à des proies en mouvement. En revanche, l'homme possède une très bonne analyse des images fixes.
La Fleur mantis du diable, une mante religieuse de taille
Cette espèce d'Afrique fait partie des plus grandes espèces de mante religieuse, elle qui peut atteindre les 12 centimètres de long. Elle se distingue des autres car elle imite... les fleurs ! Si ses couleurs sont d'abord ternes, cela change complètement à l'âge adulte. Son dos est rayé de blanc et de vert, avec des marques rouges, blanches, bleues et noires sur le ventre et la face interne de ses pattes.
Il est vrai que le chocolat sous sa forme pure de fève de cacao présente de nombreux avantages pour la santé. Cependant, une consommation excessive n’est jamais indiquée. Pour cause, le cacao cru contient notamment de la caféine (600 mg pour 100 g de poudre de cacao cru). Quelques effets secondaires peuvent donc survenir, comme une nervosité ou une irritabilité accrue.
Il en est de même pour la théobromine qui, on rappelle, a aussi un effet stimulant. Tout cela peut interférer dans vos habitudes de sommeil et peut donc décupler les risques d’insomnie. D’ailleurs, c’est justement pour cette raison qu’il est souvent recommandé d’en consommer le matin plutôt que le soir. En outre, une trop grande quantité de cacao cru contribue également à l’augmentation du rythme cardiaque. Ainsi, mieux vaut l’éviter si vous avez déjà des problèmes qui y sont relatifs.
De même, il est aussi déconseillé pour les personnes en faiblesse hépatique ou dans le cadre d’une détox. La présence d’alcaloïdes et de tanins empêcherait en réalité le foie de faire son opération de détoxification. Vous devez donc faire attention pour que le cacao cru ne devienne pas un danger pour votre santé.
À titre indicatif, il est conseillé de consommer 2 à 3 fois par semaine de cacao cru. Dans l’idéal, 2 cuillères à café de poudre de cacao cru par jour suffisent largement. Si vous préférez la fève de cacao cru, comptez 2 à 8 graines, selon vos besoins.
Comment consommer du cacao cru ?
Vous pouvez consommer le cacao cru sous différentes formes :
Les pépites de fèvesde cacao cru se parsèmeront sur votre granola, vos compotes, vos mousses d’oléagineux ou encore votre smoothie bowl du petit déjeuner ;
Les fèves entières se consommeront telles quelles durant la journée ou en dessert ;
En tablette réalisée à base de fèves de cacao cru ;
En poudre pour se préparer un bol de chocolat chaud ou cuisiner de délicieux gâteaux ;
Le beurre de cacao cru qui est aussi bon pour faire vos fondants au chocolat que pour assaisonner vos viandes.
Tout cela pour dire que les recettes à base de cacao cru peuvent être aussi nombreuses que diverses. Pour en tirer le meilleur profit cependant, choisissez soigneusement le produit que vous utilisez.
Préférez toujours les produits bio pour conserver toutes les propriétés nutritionnelles ainsi que la teneur en vitamines. Pensez aussi au goût que vous souhaitez avoir. En effet, il existe trois différentes variétés de cacao :
Le Criollo qui présente un goût fin et un arôme très subtil ;
Le Forastero qui a une saveur plus prononcée avec une petite note acide et plus d’amertume ;
Le Trinitario qui se situe quelque part entre les deux précédentes variétés.
Nos recettes au cacao cru !
Le milk-shake au cacao cru est sans doute une valeur sûre pour commencer. Il a aussi l’avantage d’être très facile et très rapide à préparer. Pour ce faire, mixez tout simplement dans votre blender :
180 ml de lait d’amande ;
80 ml d’eau ;
Une pincée de cannelle ;
Une cuillère à café de cacao cru ;
Une cuillère à café de miel ou de sucrants naturels.
Ajoutez quelques glaçons et le tour est joué !
Si vous vous sentez à l’aise en cuisine, vous pouvez aussi essayer l’une de nos recettes à base de cacao cru :
Cookies aux pépites de chocolat cru ;
Fondant au chocolat, pois chiches et dattes, vegan ;
Crème au chocolat vegan et sans gluten ;
Brownie au cacao.
Comment fabriquer votre propre chocolat cru ?
Faites fondre 1 tasse de beurre de cacao cru au bain-marie ;
Retirez du feu et ajoutez du nectar de fleurs de coco bio (vous pouvez aussi le remplacer par du miel, du sirop d’erable ou d’agave) ;
Accentuez le tout avec 1 tasse de poudre de cacao cru ;
Fouettez vigoureusement jusqu’à ce que le mélange épaississe ;
Versez dans une moule à cupcakes (ou le contenant de votre choix) ;
Facultatif : ajoutez de la garniture (graines ou fruits secs) ;
Conservez au réfrigérateur pour que votre chocolat cru se solidifie.
Si vous êtes comme la plupart des consommateurs aujourd’hui, vous êtes sûrement plus habitué au chocolat qu’au cacao cru. Après tout, rien de tel qu’un bon petit carré pour se faire plaisir en fin de repas ou en guise de petit en-cas. Mais avez-vous déjà pensé à échanger ce délice contre des fèves de cacao cru ? En effet, cette alternative s’avère être bien plus avantageuse pour la santé, sans pour autant perdre le goût si savoureux qui vous fait tant craquer.
Bien que ces produits proviennent du même arbre (Théobroma cacao, plus connu sous le nom de « cacaoyer » ou « cacaotier »), ils ne sont certainement pas similaires. La différence réside principalement dans les étapes de transformation des fèves de cacao. En réalité, le cacao cru n’a subi aucune torréfaction, mais a plutôt suivi un processus de fermentation plus douce et mieux contrôlée.
Plus concrètement, les fèves sont séchées naturellement au soleil après l’écabossage (c’est-à-dire, l’extraction des graines). C’est notamment ce procédé de fabrication dite « à froid » qui permet au cacao cru de préserver toutes les qualités nutritionnelles, mais aussi l’arôme et la succulence qui sont initialement présents dans le produit brut. C’est aussi ce qui lui donne une teinte légèrement plus claire que le cacao en poudre que nous avons l’habitude de voir dans le commerce. Lorsqu’il passe par un pressage plus poussé, vous obtiendrez du beurre de cacao cru, dit « maigre ». Celui-ci présente un pourcentage très minime en matière grasse (10 % seulement).
Par ailleurs, le cacao cru ne comporte aucun ajout de matière grasse (généralement du beurre de cacao) ni de sucre (ou très peu), contrairement au chocolat classique. Vous pouvez donc profiter pleinement de toutes ses saveurs, mais surtout de toutes ses vertus santé !
Pourquoi manger du cacao cru ?
Le cacao cru a des propriétés étonnantes. Ses vertus restent cependant très peu connues et c’est bien dommage ! Un aperçu de ses bienfaits s’impose donc.
Tout d’abord, le cacao cru n’a pas été chauffé à plus de 42 °C comme les autres produits dérivés. Cela signifie que sa fabrication n’a pas altéré sa qualité nutritionnelle. Au contraire, elle a permis d’activer les nutriments qui y sont naturellement présents. À quantités égales, le cacao cru contiendrait ainsi 126 % plus de fer, 149 % plus de magnésium et 136 % plus de potassium que le cacao cuit. Il est également plus riche en calcium (160 mg par 100 g) que le lait de vache (125 mg par 100 ml). D’ailleurs, c’est cette forte teneur en nutriments essentiels qui fait du cacao cru bio un excellent allié pour promouvoir votre capital santé et bien-être.
En outre, le cacao cru présente également de nombreux composés chimiques bénéfiques comme les polyphénols et les flavonoïdes. Ils permettent notamment de :
Favoriser une bonne santé cardio-vasculaire ;
Réguler la pression artérielle ;
Diminuer le taux de mauvais cholestérol ;
Ou encore de contribuer à une meilleure circulation sanguine.
Les antioxydants, hautement présents dans le cacao cru, auraient également un effet anti-âge prouvé grâce à la protection des cellules contre le vieillissement prématuré.
Par ailleurs, la fève cacao cru a une vertu quelquefois négligée qui est sa forte teneur en théobromine. Il s’agit d’un alcaloïde (une substance organique spécifique aux végétaux) qui est connu pour avoir un effet stimulant. Comme la caféine donc, mais à la seule différence que son action est plus douce et est répartie sur une plus longue période. Un parfait substitut au café donc !
Le cacao cru contre le stress ? Oui !
Ce n’est plus un secret pour personne, un chocolat noir de bonne qualité peut réellement améliorer votre humeur. Mais saviez-vous que cet effet est encore plus accentué dans le cas du cacao cru ? En effet, on y retrouve de la phényléthylamine (PEA) qui booste la production de sérotonine, le neuromédiateur de l’apaisement. Cet acide aminé favorise en plus la vigilance, l’attention et la mémoire.
Le cacao cru permet ainsi d’équilibrer le système nerveux et est vraiment efficace pour combattre les sauts d’humeur. De même, le cacao cru peut se révéler utile dans l’atténuation des syndromes prémenstruels ou tout simplement lorsque le taux de sérotonine dans votre organisme diminue. Pareillement, il contient de la théobromine, un composé qui inhibe la fatigue.
Aussi, il ne faut pas oublier que ce produit regorge de magnésium, qui est scientifiquement prouvé comme étant bénéfique pour la gestion du stress ! Plus précisément, deux cuillers à café de poudre de cacao cru contiendraient 52 mg de magnésium, soit 14 % de l’apport journalier recommandé. Plus encore, le cacao cru est riche en anandamide (une molécule euphorisante qui booste la libido) et en tryptophane (un puissant antidépresseur naturel).
Cela signifie que le cacao cru contient plusieurs composés qui ont des vertus insoupçonnées sur la régulation de l’humeur, mais aussi sur la promotion du bien-être en général. Et, contrairement aux traitements médicamenteux, il ne comporte pas d’effets secondaires. Il ne faut toutefois pas en abuser, car tout ce qui est trop est mauvais.
A ce jour, il a été dénombré 1200 espèces de chiroptères de par le monde, dont 34 en France.
On estime avoir perdu les ¾ des populations depuis les années 50. Les raisons de cette hécatombe ne manquent pas. Dans le désordre :
utilisation des pesticides
suppression des haies
pollution lumineuse
densification du réseau routier
réfections des églises
aménagements des combles
traitements des charpentes
disparition des vieux arbres
obturation des caves
suppression de la moindre fissure dans le bâti
rénovations des ponts
éclairage des monuments
prédation par le chat
disparition des zones humides
artificialisation des cours d’eau
abandon du pâturage extensif…
Toutes ces causes sont d’origine humaine…Finalement, la noctuelle est une petite joueuse…
Protection des chiroptères
Au niveau international, européen, et national, les chauves-souris bénéficient d’un régime de protection total. Pour n’évoquer que le dernier niveau, depuis 1976, en France, toutes les chauves-souris, leurs quartiers d’hiver et leurs quartiers d’été sont protégés.
Superstitions ou autres croyances sur les chauves-souris
Les chauves-souris peuvent-elles se prendre dans nos cheveux ?
J’ai déjà eu des témoignages du type « heureusement que j’ai eu le réflexe de me baisser, sinon, elle finissait dans mes cheveux » … Il arrive en effet, lorsque vous êtes dans la zone où une chauve-souris évolue, qu’elle vous contourne « au dernier moment ». Rien de grave, c’est que son écholocation est un système de guidage très performant et surtout que votre vue médiocre dans la pénombre a mal évalué les distances : elle n’était pas si près que ça…
Les chauves-souris causent-elles des dégâts ?
Je vous le rappelle, les chauves-souris ne sont pas des rongeurs. Elles n’y sont pour rien si elles partagent le patronyme des souris : elles ne rongent pas les câbles, ne détruisent pas l’isolation des bâtiments, ne construisent pas de nid où elles accumulent des matériaux divers et ne se multiplient pas comme des lapins (autres rongeurs).
Le seul inconvénient, vite transformé en avantage, c’est le dépôt de guano qui rappelons-le se vend dans le commerce une fortune. Une bâche posée au sol à l’aplomb du gîte, et le tour est joué.
Le guano peut-il transmettre des maladies ?
Le guano ne représente aucun danger en Europe, ce n’est qu’associé à un champignon et les conditions de son développement que l’on retrouve dans les régions tropicales : chaleur et humidité, que l’on peut contracter l’histoplasmose.
Les chauves-souris sucent-elles le sang ?
Toutes les chauves-souris d’Europe sont insectivores. 3 espèces seulement (cantonnées en Amérique du Sud) sur les 1200 espèces au total se nourrissent du sang des animaux. Rappelons que les moustiques aussi, et qu’on ne les trouve pas effrayants pour autant, juste pénibles…
Les chauves-souris transmettent-elles la rage ?
2 espèces de chauves-souris sur les 34 espèces françaises peuvent être porteuses de la rage qui se transmet par la salive, généralement après morsure. Une chauve-souris contaminée est affaiblie. Elle ne mordra que si elle se sent en danger, par exemple si on la manipule. C’est pourquoi il est préférable de porter des gants en cuir épais lorsque l’on souhaite manipuler une chauve-souris qui semble en détresse. Pour ceux qui seraient tentés d’appliquer le principe de précaution en éliminant tout ce petit monde porteur potentiel de la rage, rappelons que les chiens font partis de la liste et que l’on a plus de risques de se faire mordre par Médor que par une chauve-souris. Et pourtant, personne ne souhaite appliquer de décision radicale à nos fidèles compagnons à 4 pattes… alors pourquoi faire une exception pour les chiroptères.
La chauve-souris… partenaire du jardinier en permaculture
Au dire des scientifiques, il reste encore de nombreux mystères autour du mode de vie des chauves-souris… mais ce dont on est sûr aujourd’hui :
elles sont inoffensives.
elles ne provoquent aucun dégât sur les lieux qu’elles fréquentent.
elles ont un rôle écologique clé sur la régulation des populations d’insectes nocturnes.
elles produisent un engrais inégalable.
elles ne sont pas bruyantes.
elles vivent la nuit, ne nous dérangent pas…
elles ont des capacités physiques (hibernation, écholocation…) captivantes
elles ont des mœurs (fécondation différée, élevage des jeunes en nurseries…) étonnantes
À vous donc de changer de regard sur ces mammifères, qui je vous l’accorde n’ont pas gagné de concours de beauté, de restaurer leur milieu de vie, de poser des nichoirs, de laisser libre accès au grenier… pour leur plus grand plaisir, le mien, et celui de votre jardin.
En France, et même en Europe, toutes les chauves-souris sont insectivores. Leur mode de vie leur permet d’avoir accès à une nourriture qui n’est, ni accessible par les autres mammifères bêtement cloués au sol, ni par les oiseaux ronflant sur une branche lors du festival des insectes nocturnes.Seul le hibou petit duc et l’engoulevent d’Europe sont « sur le même créneau ». Ce mode de vie permet également et, pour les mêmes raisons, de limiter le nombre de prédateurs, faisant ainsi d’une pierre deux coups. La chouette effraie, la chouette hulotte, parfois la fouine…prédatent les chauves-souris sans jamais menacer l’existence de ces petits mammifères ailés.
Le type de proies, la technique de chasse et les lieux de chasse différents d’une espèce à l’autre et permettent ainsi à plusieurs espèces de pouvoir partager le même lieu. En milieu forestier par exemple, certaines espèces chassent dans la forêt, d’autres à la lisière et enfin certaines au-dessus de la canopée.
Avant d’aller chasser, les chauves-souris ont pour habitude de survoler rivières, lacs ou étangs où elles boivent en effleurant la surface de l’eau comme le font les hirondelles.
Il est possible d’observer des chauves-souris chasser en plein jour surtout au printemps et à l’automne. Cela est dû à la rareté des proies à cette époque de l’année.
La chauve-souris part en chasse
Avant de sortir du gîte et au retour de la chasse, les chauves-souris ont, comme leur nom ne l’indique pas, un point commun avec … les chats. Elles font leur toilette de manière minutieuse, léchant leurs ailes en les enduisant de sécrétions grasses produites par leurs glandes faciales pour maintenir leur souplesse. Le pelage est peigné avec les griffes postérieures elles-mêmes léchées et nettoyées à intervalles réguliers comme le chat lèche sa patte pour se nettoyer la face et derrière les oreilles. Attendrissantes les affreuses, non ?
Les proies les plus petites sont attrapées directement avec la gueule, les plus grosses comme les papillons de nuit sont rabattues par l’uropatagium (le patagium au niveau de la queue) et par les ailes si les proies tentent de fuir.
Les canines bien développées permettent de transpercer la carapace de chitine des insectes, qui sera ensuite broyée par les molaires. Les ailes et les pattes des insectes ne sont pas consommées et leur accumulation peut être des indices de présence de chauves-souris.
Les chiroptères consomment en une nuit l’équivalent du tiers de leur poids, soit 900 équivalents moustiques, ce qui permet de ne pas transformer vos soirées barbecue en enfer. Non spécialisées, elles ne font pas le tri parmi les insectes nocturnes et consomment « ce qui se présente » ayant ainsi un vrai rôle de régulateur des populations d’insectes nocturnes qui ont tendance à pulluler. Au menu, un certain nombre de papillons de nuit dont beaucoup d’espèces se développent aux dépens des cultures : vergers, potagers, vignes…
Les chiroptères sont donc des alliés du jardinier, au même titre que les oiseaux du jardin : votre potager en permaculture est donc protégé 24h/24 si vous invitez tout ce petit monde, et décidez d’en prendre soin. Cela vous évite :
l’utilisation de produits dangereux pour le sol, l’eau et la nature en général
l’achat onéreux de ces poisons
le risque pour votre santé lors de leur utilisation
la perte de temps pour traiter chaque recoin du potager.
L’exemple de la noctuelle
Évoquons pour exemple la noctuelle, et sa larve le vers gris, friande des légumes du potager et des plantes d’ornement. Au menu : les jeunes plantations de betterave, poireau, pomme de terre, carotte, persil, fraisier et bien d’autres encore. Ces chenilles terricoles agissent, comme leur nom l’indique, au niveau du sol, c’est à dire au collet de la plante, zone intermédiaire entre la tige et la racine. Elles s’alimentent des racines naissantes dans cette zone, entraînant le flétrissement du plant. Puis, elles se déplacent sur le rang. Pour ne pas éveiller les soupçons, les fourbes travaillent la nuit et se cachent la journée. Comme ce sont surtout les jeunes plants qui sont attaqués, on s’accuse à tort d’avoir été négligeant sur l’arrosage…
Il est important de préciser que la noctuelle, papillon de nuit, et sa larve le vers gris, (en fait, une chenille) n’est pas une espèce, mais un groupe d’insectes aux mœurs plus ou moins identiques constitué de plus de 750 espèces (pas toutes dans votre jardin, je vous rassure).
Sachant qu’une seule femelle peut pondre 1500 œufs au mois de juin sur les feuilles ou au pied des plantes, et que si les conditions sont favorables, il peut y avoir 1 ou 2 générations, inviter les chauves-souris au dîner peut avoir son intérêt.
Ces insectes qui défient les chauve-souris
Rappelons que c’est l’écholocation, qui consiste à émettre des sons ou ultrasons et à écouter leur écho, qui permet aux chauves-souris de localiser les proies. Et bien figurez-vous que quelques espèces d’insectes, mais pas la majorité je vous rassure encore, ont mis en place des stratégies d’évitement.
La première consiste à se laisser tomber au sol, lorsque l’insecte détecte la présence d’une chauve-souris. Du coup, plus rien sur le radar, en particulier si l’insecte reste immobile ce qu’il n’oublie pas de faire. Lorsque le danger est passé, l’insecte reprend le cours de sa vie…
La seconde, plus technique, consiste à émettre à son tour des ultrasons lorsque l’insecte détecte la présence d’une chauve-souris. Du coup, l’image radar est brouillée et ne permet pas d’identifier ni de localiser précisément la proie.
C’est à la sortie de l’hiver, au mois de mars-avril, selon la météo et la situation géographique, que les chiroptères recommencent tous les soirs, inlassablement, leur balai aérien. Comme l’hirondelle est le symbole du « retour des beaux jours », la chauve-souris est celui du retour « des belles nuits ». J’attends les unes avec autant d’impatience que les autres.
Après s’être dégourdies les ailes et les pattes, et s’être « requinquées » pendant un mois, les femelles se regroupent dans des nurseries où vont avoir lieu fécondation, gestation, mise bas et élevage des jeunes. L’accouplement ayant eu lieu à l’automne, les mâles sont exclus et vivent isolés. Chacun a donc rejoint ses quartiers d’été.
Les mâles utilisent des gîtes sommaires pour se reposer la journée pendant la belle saison. C’est donc eux qu’il sera facile d’attirer au jardin, pour nous aider à lutter contre certains insectes un peu trop… « collants ».
L’été, une période active pour les femelles chiroptère
Création de la nurserie
Les femelles, quant à elles, choisissent avec minutie le lieu de leur nurserie pour élever leur petit. Il doit répondre à des critères précis et variables d’une espèce à l’autre :
température
humidité
ventilation
il s’agit souvent d’un lieu plutôt sombre, trés tranquille, avec une température plutôt agréable : grenier, clocher d’église, bardage, tronc d’arbres.
Ces lieux aux conditions multifactorielles sont impossibles « à imiter » avec de simples nichoirs. Ainsi, la destruction d’une de ces colonies est une perte irrémédiable pour la biodiversité et pour vous, jardiniers, qui perdez à la fois une armée de soldats prête à en découdre avec les insectes appréciant un peu trop votre potager en permaculture, et un engrais inégalable : le guano.
Le bébé chauve-souris
Les chauves-souris donnent naissance à 1, exceptionnellement 2, petit(s) par an : leur fécondité est très faible. Cela peut s’expliquer par un nombre de prédateur limité, l’élevage par un seul parent, et, est compensé par une grande longévité. La fertilité de la chauve-souris est donc comparable à la nôtre et n’a rien à voir avec celle, prolifique et parfois inquiétante, des souris, même si elles partagent avec elles une partie de leur patronyme.
Le petit peut peser le tiers du poids de sa mère à la naissance. C’est énorme, et en même temps une jeune chauve-souris nouvellement née, ne pèse pas 2 grammes et à la taille d’une grosse abeille pour la pipistrelle par exemple. Les jeunes sont allaités jusqu’à leur émancipation au bout de 4 à 6 semaines ce qui coïncide avec la fin de l’apprentissage du vol et ainsi la possibilité de se nourrir seul. N’ayant pas de réserves, et peu d’expérience, les jeunes sont particulièrement vulnérables à ce moment de leur vie, où les conditions météo peuvent être redoutables. On estime que moins de la moitié arrive à passer avec succès cette étape.
Lorsque les femelles sortent pour se nourrir, elles laissent leurs nouveau-nés qui s’agglutinent les uns contre les autres pour limiter les pertes caloriques (thermorégulation sociale). Cela ne les empêche pas de retrouver, à leur retour, chacune le leur et de n’allaiter que lui.
En cas de dérangement d’une colonie, les femelles peuvent emporter leur petit en vol et ainsi changer de nurserie.
L’automne, la période de l’accouplement
A l’approche de l’automne, mâles et femelles se regroupent pour l’accouplement. Phénomène assez rare dans le monde animal, la fécondation est différée au mois de mai suivant pour permettre au jeune de voir le jour dans une période propice à sa survie. On retrouve un phénomène analogue chez le chevreuil.
L’hiver, le temps de l’hibernation
Enfin, il est temps de songer à faire des stocks pour la saison hivernale à venir. A cette occasion, les réserves emmagasinées par les chauves-souris peuvent représenter un tiers de leur poids. Après quoi, il est grand temps de rejoindre les quartiers d’hiver pour une hibernation de plusieurs mois où toutes les fonctions de leur organisme tournent au ralenti à l’image de la respiration qui passe, de 4 à 6 mouvements respiratoires par seconde, à des apnées pouvant durer 1 h, 1h 30. La température du corps n’est que de quelques degrés au-dessus de la température ambiante. Les quartiers d’hiver sont donc comme les nurseries, choisis avec minutie :
lieu hors gel
température relativement stable
hygrométrie élevée (pour ne pas détériorer la membrane de leurs ailes, le patagium)
Il s’agit donc le plus souvent de grottes, anciennes mines, caves accessibles et parfois de gros arbres creux à condition que leurs parois fassent plus de 10 cm d’épaisseur. Ces quartiers d’hiver peuvent être partagés par plusieurs espèces, ce qui n’est pas le cas dans les nurseries qui restent monospécifiques.
Pour éviter des hivers trop rudes, certaines chauves-souris migrent pour hiberner plus au Sud, par exemple de la Pologne au lac Léman, de la Suisse à la région de Valence. Cela dépend des espèces et même parfois de la répartition géographique à l’intérieur d’une même espèce : celles du Nord migrent, pas celle du Sud.
Il arrive que certains hivers cléments dans les zones les moins rudes, côtes atlantiques et méditerranéennes, les chauves-souris troquent « l’hibernation » contre un « état de dormance » lors des quelques semaines les plus rudes.
Enfin, il est possible que les chauves-souris se réveillent pendant la période hivernale, les obligeant à remettre en route l’ensemble de leur machinerie. Cela nécessite une quantité d’énergie non négligeable épuisant les réserves de l’animal plus rapidement que prévu. Souvent causé par des dérangements comme des contacts légers, un éclairage prolongé ou des photos avec flash, cela peut leur être fatal. Naturellement, il arrive que les chiroptères sortent de leur léthargie pour voler dans leur gîte, uriner, déféquer, voire boire et manger selon la période. Dans ces cas-là, ces réveils sont rarement meurtriers.
Les ailes des chauves-souris ne sont pas constituées de l’ensemble du bras comme chez les oiseaux, au travers duquel on aurait tendu une membrane, mais uniquement de la main, d’où le nom du groupe des chiroptères.
Les phalanges, à l’exception du pouce, sont particulièrement démesurées et liées entre elles par une membrane élastique, résistance et capable de se régénérer : le patagium. C’est lui qui permet la portance dans les airs, mais pas que…
Le patagium comme protection contre le froid et le chaud
Les ailes des chauves-souris ont également un rôle de protection contre le froid et le chaud.
L’hiver, certaines espèces s’enveloppent dans leurs ailes comme un randonneur perdu à la tombée de la nuit dans sa couverture de survie.
L’été, la chauve-souris doit pouvoir réguler sa température interne lorsque la chaleur estivale s’installe. Dépourvue de glandes sudoripares pour transpirer comme l’homme, et d’une grosse langue baveuse pour haleter comme le chien, c’est par son patagium que la chauve-souris va faire descendre sa température corporelle.
Cette membrane fine très vascularisée permet d’extraire la chaleur corporelle vers l’extérieur. C’est l’une des raisons pour laquelle le Fennec, renard du désert, possède des oreilles démesurées qui, très vascularisées, ont la même fonction. Et pour ceux qui n’ont jamais croisé de Fennec ni de chauves-souris de près, la grille derrière votre frigo a exactement la même fonction : grande surface d’échange avec l’extérieur pour extraire la chaleur qui se trouve à l’intérieur, seulement, le thermostat est réglé un peu bas par rapport à celui des chauves-souris…
Les pattes arrière
Les pattes arrière ne sont pas dépourvues d’intérêts, certaines chauves-souris se déplaçant avec agilité sur le sol, sur les troncs d’arbres et les charpentes des maisons.
Quand elles se suspendent la tête en bas, en journée l’été et toute la période d’hibernation, leur poids exerce une traction sur des tendons qui maintiennent les griffes en position d’accrochage. Elles ne dépensent donc aucune énergie, même pendues pendant de très longues périodes. Il arrive souvent, d’ailleurs, de retrouver des chauves-souris mortes suspendues dans leur gîte la tête en bas, comme si de rien n’était.
L’écholocation ou écholocalisation
Les chauves-souris ne sont pas aveugles, leur vue est tout à fait fonctionnelle, mais c’est l’un de ses sens le moins performant, l’ouïe et l’odorat étant particulièrement développés. Cela va de soi. Les caractéristiques de la vie nocturne qu’ont choisie les chiroptères, sont dominées par une faible luminosité limitant la vue, et peu de brouhaha permettant d’affiner l’ouïe et d’entendre le moindre battement de papillon pouvant servir de dîner.
La vue est donc utilisée lors de déplacements en terrains connus un peu comme nous sommes capables, dans la pénombre de la nuit, d’aller boire un verre d’eau. En terrains inconnus ou en actions de chasse, il s’agit d’être plus précis et d’agir plus rapidement, la vue n’est donc pas suffisante, un peu comme si nous tentions de tuer une mouche dans la pénombre de la nuit même après avoir bu un bon verre d’eau.
La chauve-souris a mis en place l’écholocation ou écholocalisation difficile à appréhender pour nous qui en sommes totalement dépourvus. Cela consiste à émettre des sons ou ultrasons et à écouter leur écho pour localiser les éléments d’un environnement, proies ou obstacles.
Un certain nombre de cétacés en sont également équipés, et l’homme, avec son sonar, en a créé une pâle imitation. C’est également le fonctionnement des radars routiers avec des ondes radios et quelques adaptations : émission d’ondes, réception d’échos, émission d’amende, réception d’argent… je préfère les chauves-souris…
Les chauves-souris sont tout de même des bestioles étranges, et vraiment, elles ne font rien pour qu’on les apprécie. Elles vivent la nuit, se déplacent dans le noir complet, volent alors qu’il s’agit de mammifères, dorment la tête en bas dans des grottes, peuvent former des colonies impressionnantes par leur nombre, ont quelques espèces dans leur rang qui se nourrissent de sang, mais surtout, les chauves-souris ont une sale gueule !
Ajoutez à cela un nom composé, mélange d’un « chauve » (pourquoi pas), et d’une « souris » : une famille à la réputation peu enviable à cause de sa capacité de prolifération, des dégâts occasionnés aux cultures, et des lieux insalubres qu’elle affectionne. Franchement, le cocktail parfait pour inspirer la peur et la méfiance.
Longtemps détruites volontairement, la raréfaction des chauves-souris aujourd’hui, due à des causes multiples, laisse indifférent la majeure partie d’entre nous. On aura plutôt tendance à poser un nichoir pour la mignonne petite mésange bleue, qu’un gîte pour ces affreuses chauves-souris.
Et pourtant, être capable de voler avec ses mains, de voir avec ses oreilles dans le noir absolu, de se réunir entre femelles dans des nurseries pour élever les jeunes, d’avoir un rôle écologique clé : se nourrir des insectes nocturnes, de s’accoupler à l’automne alors que la fécondation a lieu au mois de mai… les rendent passionnantes.
Nous allons donc tenter de pénétrer dans le monde mystérieux des chauves-souris, ou chiroptères, même si les scientifiques avouent ne pas avoir percé tous les secrets de ces animaux fascinants.
Description de la chauve-souris ou chiroptère
Un mammifère…
Les chauves-souris sont des mammifères, elles sont dotées :
d’une colonne vertébrale
d’une respiration pulmonaire
d’une température constante.
Mais surtout :
elles sont recouvertes de poils.
elles nourrissent leurs jeunes avec un lait produit par des glandes cutanées spécialisées, les glandes mammaires, d’où le nom de la famille : les mammifères.
…mais pas un oiseau, même si elle vole
Le fait de voler ne leur permet donc pas de prétendre faire partie de la famille des oiseaux, tout aussi respectable, mais avec des caractéristiques différentes que n’ont pas les chauves-souris :
écailles sur les pattes
bec dépourvu de dents
plumes
et le fait de pondre des œufs.
Cependant, le fait de voler et de posséder des ailes est l’une des caractéristiques qui rassemble les chauves-souris au sein du groupe des chiroptères. ‘’Chiro-‘’ signifiant « main » (comme dans chiropracteur) et ‘’-ptère’’ signifiant « ailes », les chauves-souris sont donc capables de voler avec leurs mains.
L’autre élément distinctif de ce groupe, c’est l’écholocation, une copie du sonar des dauphins qui permet aux chauves-souris de voir avec leurs oreilles dans l’obscurité totale.
Localisée entre 6°50' de latitude Nord et 5° 00' de longitude Ouest, la Réserve de Faune d'Abokouamékro couvre présentement une superficie de 20 400 ha, et est située au centre de la Côte d'Ivoire, au cœur du V baoulé. Elle est limitée, au nord, par la sous-préfecture de Tiébissou, à l'est, par la sous-préfecture de Dimbokro, au sud par la sous-préfecture de Yamoussoukro. Ses entrées sont situées, au sud-ouest, à 50 km de Yamoussoukro, au sud, à 35 km de Toumodi et, au sud-est, à 40km de Dimbokro.
La géomorphologie de la Réserve se situe dans la zone de transition au niveau des glacis méridionaux : les surfaces subhorizontales sont encore dominées par des séries de collines. La majeure partie de la Réserve est légèrement vallonnée et traversée par un réseau de canaux de drainage. L’altitude varie entre 100 et 200 m au-dessus du niveau de la mer. Dans le secteur Sud-Est, se trouve une chaîne de collines qui s’élèvent à certains endroits à plus de 500 m au-dessus du niveau de la mer.
Le climat de la région est chaud, humide et tropical. La pluviométrie annuelle moyenne dans la Réserve se situe entre 1000 et 1600 mm. Quatre saisons se dégagent dont deux de façon nette. La grande saison sèche va de novembre à avril. Elle est accentuée pat l’influence de l’harmattan principalement en janvier. La grande la saison des pluies couvre la période de mai à octobre. La pluviométrie comporte deux périodes de pointe : la première survient en mai-juin et la deuxième en septembre-octobre. Entre les deux périodes de pointe en juillet et en août, la pluviométrie baisse. Mais la petite saison sèche qui est quelquefois assimilée à cette période se justifie à peine. Ainsi la région se situe dans la zone intermédiaire entre les climats subéquatoriaux avec deux saisons des pluies et les climats tropicaux avec une seule saison des pluies.
Aucune carte détaillée de la géologie de la Réserve n’a encore été établie. En général, les roches sous-jascentes de la région de la Réserve sont des roches éruptives anciennes, essentiellement des granites et des migmatites. Les collines situées dans la partie Sud-Est de la Réserve sont composées de roches métamorphiques de la période birrimienne: schistes et roches basiques. Ces roches basiques, souvent appelées roches vertes, sont communément associées aux collines de Côte d’Ivoire.
On distingue quatre types de sols dans la région : – Les sols ferralitiques qui couvrent la majeure partie des tiers Nord-Ouest et Sud de la région. – Les sols ferrugineux situés dans le tiers central de la région qui sont associés à la pente du fronton Nord de la chaîne de collines. – Les sols eutrophiques bruns situés plus près du fleuve principal. – Les hydromorphes sont présents presque tout au long de la ligne de drainage. L’hydrographie de la région indique deux cours d’eau, le Kan et le Kpra, affluents du N’zi qui parcourent et drainent la Réserve. Le Kan, le plus important, parcourt la limite Est de la Réserve dont il irrigue ensuite les parties centrale et septentrionale. Une digue dressée au point de confluence des deux importantes rivières a produit un splendide lac vaste de 350 ha.
La Réserve d’Abokouamékro est caractérisée par une mosaïque forêt-savane, très représentative du domaine des savanes guinéennes qui forment le V Baoulé comprenant quatre principaux types physionomiques de végétation:
– Les forêts-galeries qui forment des bandes étroites le long des lignes de drainage et au bord des cours d’eau. Elles renferment des essences caractéristiques de la forêt humide semi-décidue. Ainsi la forêt-galerie du Kan s’enrichit d’espèces ripicoles, avec principalement Cynometra megalphylla, laurifolia, Cola Cardifolia et Chlorophora SPP.
– Les îlots forestiers, largement associés aux pentes des chaînes de collines , présentent de nombreuses affinités structurelles et floristiques avec la forêt-galeries. La savane, est de loin le type de végétation le plus abondant dans la Réserve où elle est composite. Les savanes d’Abokouamékro font partie de l’association à Bracharia brachylopha ou serrata et de la sous-association à Loudetia arundinacea. Cette sous-association s’étend sur les deux rives du fleuve Kan, affluent du N’zi, entre Toumodi et Tiébissou. On la rencontre dans une région essentiellement rocheuse qui est traversée par une chaîne de collines composées de roches basiques allant de Groh à Pranouan. L’espèce de plante qui caractérise cette association est l’herbe Brachiara Brachylopha. D’autres espèces caractéristiques comprennent les herbes Hyparrhenia chysargyrea ; panicum fulgens, et les arbustes, Cussoni barteri, et terminalia glaucescens. Les espèces différentielles sous-associations sont les hautes herbes Loudetia arundinacea et Schzachyrium sanquineum.
La stratification de la sous-association comprend quatre strates distinctes :
– une strate arborescente qui est dominé par le rônier (Borassus aethiopum) – une strate arbustive composée d’arbustes savanicoles dont la hauteur ne dépasse pas 7 mètres avec un taux de couverture de 5 à 35% – une strate herbacée supérieure, générale composée de hautes herbes de 1.5 à 3m, des genres Hyparrhevia et Andropogon. – une strate herbacée inférieure composée de géophytes, de thérophytes et de chaméphytes. – Les savanes marécageuses sont présentes dans les bas-fonds qui sont situés le long des forêts-galeries. Elles ne couvrent pas de grandes superficies. Dans ces cas les plantes herbacées sont dominantes et hormis des groupes occasionnels de dattiers sauvages, phoenix reclinata, les arbres sont rares.
La Faune. Qualifiée à sa création de désert animal, la Réserve de Faune d’Abokouamékro est présentement habitée par un peuplement animal local ou introduit.
En effet, au moment de la conversion du Ranch de la SODEPRA en Réserve de Faune, ce territoire contenait très peu d’animaux de la faune originelle de la région.
Toutefois s’y trouvaient encore quelques rares Cobes de Buffon, des Guib harnachés, des Hippopotames amphibies, quelques bandes de singes essentiellement des patas, divers céphalophes (Céphalophes à flancs roux et Céphalophes de Maxwell), des petits mammifères dont des rongeurs, des Daman d’arbres, des Aulacodes, des Pangolins, des tortues et des Mangoustes ainsi qu’une riche avifaune (Pintades, Rolliers à ventre bleu, Rolliers d’Abyssinie, perdrix, éperviers, aigles pêcheurs…)
Compte tenu de sa vocation, environ 500 têtes ont été introduites. C’est pourquoi la faune est principalement constituée de bêtes provenant d’une opération de capture menées en 1989 par une équipe Sud- Africaine spécialisée des Services des Parcs Nationaux du Natal. Des éléphants de forêt (6) et (2) rhinocéros blancs furent importés d’Afrique du Sud. 44 Buffles, 41 Bubales, 424 des Cobes de Buffon des Cobe Défassa et des Hippotragues furent également introduits dans la réserve à partir d’animaux capturés dans le parc national de la Comoé et celui de la Marahoué plus tard.
Ce cheptel a été enrichi en 1993 par d’autres espèces capturées ainsi que par des naissances. Toutes herbivores, les espèces vivent en harmonie parfaite avec les autres, car chacune est spécialisée dans une strate différente de la végétation herbacée.